Hongrois
Le hongrois (magyar nyelv) est une langue finno-ougrienne
apparentée notamment au finnois et à l'estonien.
Il est parlé par 15 millions de personnes, dont les
deux tiers habitent en Hongrie. On trouve également
des minorités hongroises bénéficiant de
droits reconnus par les autorités locales en Roumanie
(notamment en Transylvanie), en Slovaquie, en Serbie (Voïvodine),
ainsi qu'une importante communauté installée
aux États-Unis, au Canada et en Australie.
Structure phonétique
Le hongrois est une langue agglutinante à harmonie
vocalique qui s'écrit de manière quasiment phonétique
en caractères latins.
Alphabet
Quelques signes diacritiques sont utilisés pour des
graphèmes notant des voyelles : le tréma (ö, ü)
servant à noter des phonèmes supplémentaires
et l'accent aigu servant à noter les voyelles longues
(á, ú, ó, é, í). Le double
accent aigu (ő, ű) sert à noter les voyelles
longues dont la version courte comprend un tréma. Des
prononciations locales ou archaïsantes (c'est le cas en
hongrois chanté, en particuliers les œuvres chorales
de Zoltán Kodály) retiennent une voyelle ë prononcée
comme un é bref, et s'opposant à la fois au é fermé et
long et au e bref et très ouvert.
Certaines consonnes sont notées à l'aide de
digrammes ou d'un trigramme, notamment les palatales (gy [ɟ],
ty [c], ny [ɲ], ly [j]), des affriquées (dzs [ʤ],
dz [ʣ], cs [ʧ]) ou les fricatives alvéolaires
(sz [s], zs [ʒ]).
Harmonie vocalique
De même que le turc et le finnois, le hongrois est
caractérisé par le phénomène de
l'harmonie vocalique. Les voyelles sont regroupées en
deux séries : les voyelles dites claires (voyelles d'avant
e, i, ö, ü, é, í, ő, ű) et
les voyelles dites sombres (voyelles d'arrière a, o,
u, á, ó, ú). Une subdivision plus précise
fait apparaître au sein des voyelles claires un sous-groupe
de voyelles neutres (voyelles d'avant non arrondies ë, é,
i, í), partiellement compatibles avec les voyelles sombres,
et d'autre part celui des voyelles arrondies (ö, ü, ő, ű).
Le choix des suffixes dans la conjugaison, la « déclinaison » ou
la dérivation est imposé par la nature des voyelles
présentes dans le mot. La plupart des suffixes présentent
ainsi deux formes, l'une avec une voyelle claire et l'autre
avec une voyelle sombre, afin de s'accorder au phonétisme
de chaque mot. Par exemple, avec le suffixe -re/ra (indiquant
un mouvement vers), on aura Pestre « vers Pest » et
Budára « vers Buda ». Certains suffixes
existent sous trois formes comprenant respectivement une voyelle
sombre, une voyelle claire non arrondie et une voyelle claire
arrondie. Par exemple la conjugaison d'un verbe intransitif à la
deuxième personne du pluriel est indiquée par
le suffixe -tok/tek/tök. On dira ainsi tanultok, « vous étudiez »,
beszéltek « vous parlez » et ültök « vous êtes
assis ».
Lorsqu'un mot comporte des voyelles claires et foncées,
par exemple dans les emprunts lexicaux, la dernière
voyelle l'emporte dans un mot simple (Visegrádra, fotelre,
de fotel, le fauteuil) ; celles du dernier radical l'emportent
dans un mot composé (Budapest, à partir de Buda
et Pest).
Autres particularités
Le hongrois connaît les consonnes doubles dont l'articulation
est plus longue (par ex. tt, [tː]). À l'écrit,
seule la première lettre des digraphes est redoublée
pour indiquer la longueur de la consonnes (par ex. ggy, nny).
Le h est toujours prononcé (h aspiré), sauf
en fin de syllabe.
Le hongrois ne s'est pas toujours écrit avec l'alphabet
latin. Dans certaines parties de la Hongrie et de la Roumanie,
on a utilisé, parfois jusqu'en 1850, un autre alphabet
: les runes hongroises
Flexion du nom
Système « casuel »
La déclinaison comprend un nombre élevé de
cas : on a pu en compter jusqu'à une trentaine. Cependant,
le statut de certaines terminaisons peut être discuté :
certains cas hongrois ont un sens si précis qu'ils ne
peuvent se combiner qu'avec un petit nombre de noms dans un
emploi tout à fait spécifique. Faut-il dès
lors les considérer comme des cas à part entière
ou comme des suffixes de dérivation formant, à partir
d'un nom, un adverbe ?
Exemple : le suffixe « -stul/stül » qui
exprime l'idée de l'accompagnement par un groupe et
n'est en pratique employé que dans des tournures figées
(családostul = avec (sa) famille). Il peut être
remplacé par d'autres formulations (családjával
együtt). Le suffixe -nta/nte traduit la tournure par (unité de
temps) : de nap (jour), hét (semaine), hó (mois), év
(an), on tire naponta, hetente, havonta, évente (par,
jour, par semaine, par mois, par an). Cependant, avec l'heure
et la minute (óra, perc) et d'autres noms désignant
une durée, on utilise un autre suffixe, productif celui-là : óránként,
percenként. Certains grammairiens comptent donc un moindre
nombre de cas, tandis que d'autres rejettent même l'utilisation
de ce terme dans le contexte de la langue hongroise et d'autres
langues agglutinantes. Les cas hongrois, qui ne sont marqués
qu'une fois dans le groupe nominal (pas d'accord de l'adjectif),
ont des sens souvent plus précis que leurs équivalents
indo-européens, ce qui rend plus rare l'emploi de postpositions
(il n'existe pas de prépositions).
Quelques cas fréquents :
(suffixe zéro) : « nominatif » - cas non
marqué, sujet ;
-t : « accusatif », objet
direct ;
-nak/nek : « datif », objet indirect ou
complément
de possession ;
-ban/ben : « inessif », lieu dans
lequel on est ;
-ba/be : « illatif », lieu dans
lequel on va ;
-ból/ből : « élatif »,
lieu duquel on vient ;
-n : « superessif », lieu
sur lequel on est ;
-ra/re : « sublatif », lieu
sur lequel on va ;
-ról/ről : « délatif »,
lieu du dessus duquel on vient ;
-nál/nél : « adessif »,
lieu auquel on est (repérage abstrait) ;
-hoz/hez/höz
: « allatif », lieu auquel
on va ;
-tól/től : « ablatif », lieu
duquel on vient ;
-val/vel : « instrumental-sociatif »,
outil ou accompagnement ;
-vá/vé : « transformatif »,
aboutissement d'une transformation ;
-ként : « essif-modal »,
traduit la tournure « en
tant que » ;
-ig : « terminatif », destination
ou objectif ;
On notera l'abondance des suffixes décrivant le lieu.
Ce système déjà riche est complété d'un
jeu de postpositions exprimant, pour chaque localisation, le
lieu où l'on est, où l'on va, d'où l'on
vient, par exemple az épületek közé,
között, közül (« vers l'espace entre », « entre », « de
l'espace entre les bâtiments »).
Le suffixe casuel prend place à la fin du nom, éventuellement
déjà muni d'autres suffixes, comme celui du pluriel
: ember (homme, cas non marqué), embert (objet direct),
emberek (hommes, pluriel, non marqué), embereket (hommes,
pluriel, objet direct).
Expression de la possession
Les rapports de possession sont exprimés, comme en
finnois, au moyen de suffixes qui réfèrent à la
personne du possesseur et se placent sur le nom désignant
l'objet possédé. Exemple :
ház-am : « ma maison » ;
ház-ad
: « ta maison » ;
ház-a : « sa maison » ;
ház-unk : « notre
maison » ;
ház-atok : « votre maison » ;
ház-uk
: « leur maison ».
Il n'existe pas de cas génitif indiquant le possesseur
(latin nomen rosæ, le nom de la rose). La tournure employée
est « à la rose (suffixe -nak/nek) son nom (suffixe
possessif de troisième personne) » : a rózsának
a neve, ou plus simplement a rózsa neve. Cette tournure
rappelle des emplois de certains allemands dialectaux ou du
néerlandais. Dans une chaîne de génitifs,
l'emploi de -nak/nek est obligatoire : « le nom de la
rose du jardin de ma belle-sœur » se dit a sógornőm
kertje rózsájának a neve.
Flexion du verbe
Il existe deux conjugaisons ; l'emploi de l'une ou de l'autre
dépend de l'existence et de la nature du complément
d'objet. Lorsque le verbe possède un complément
d'objet défini de troisième personne, on utilise
la conjugaison dite objective (ou définie), sinon on
utilise la conjugaison subjective (ou indéfinie). Exemple
: Látom a rózsát, látok egy rózsát
(je vois la/une rose). Ce dispositif permet fréquemment
de se passer du pronom objet : szereti (il l'aime), Szeretsz?
(tu m'aimes ? - conjugaison subjective, donc le complément
ne peut pas être à la troisième personne).
Il existe une forme spéciale pour les cas où le
sujet est à la première personne (je) et l'objet à la
deuxième (te/vous) : Szeretlek (je t'aime).
Le verbe hongrois se conjugue selon trois modes personnels
: indicatif (présent, passé, futur périphrastique),
conditionnel (présent, passé périphrastique),
injonctif. Il existe plusieurs modes impersonnels, participes
présent et passé/passif, gérondif, infinitif
(-ni), et un « infinitif conjugué » qui
traduit parfois le subjonctif français : « il
faut qu'il mange » se dit ennie kell (son manger il faut).
L'indicatif comptait également un deuxième passé dit « passé ancien »,
aujourd'hui archaïque ; il jouait face au « passé » le
rôle du passé simple face à l'imparfait
en français littéraire.
La langue dispose des outils pour exprimer le passif impersonnel
mais cette tournure est réservée à quelques
verbes figés. La tournure active est en pratique la
seule employée. Il existe toutefois une congugaison
caractérisant globalement les verbes ne pouvant pas
admettre d'objet direct. On compte parmi ceux-ci les verbes à sens
réfléchi.
La langue hongroise, à l'imitation de ses voisines
slaves, a développé un système aspectuel
opposant imperfectif et perfectif par un jeu de préfixes.
Le plus ancien texte conservé en hongrois (discours
funéraire, Halotti beszéd, 1192) témoigne
des tous premiers stades de la mise en place de ce système.
Contact
us for translation:
Français - hungarian – français
- hungarian – flamand - hungarian - greek - hungarian
- holland - hungarian - italian - hungarian - portuguese
- hungarian - spanish - hungarian - slovenian - hungarian
- turkish - hungarian - bulgarian - hungarian - croatian
- hungarian - polish - hungarian - romanian - hungarian -
slovak - hungarian - serbian - hungarian - czech - hungarian
- hungarian - hungarian - dutch - hungarian - estonian -
hungarian - finnish - hungarian - icelandic - hungarian -
latvian - hungarian - lithuanian - hungarian - norwegian
- hungarian - swedish - hungarian - armenian - hungarian
- azerbaijani - hungarian - georgian - hungarian - moldavian
- hungarian - russian - hungarian - ukrainian - hungarian
- byelorussian - hungarian – arabic - bengali - hungarian
- chinese - hungarian - hébreu - hungarian - japanese - hungarian
- mongolian - hungarian - persian - hungarian - vietnamese
- hungarian – kasakh |