Japonais Introduction
Le japonais est la langue utilisée par la plupart
des habitants du Japon (sauf les Aïnous et les habitants
des îles Ryū-Kyū et les immigrés) ainsi
que par ses émigrants (notamment au Brésil et
au Pérou).
En japonais, la langue japonaise se dit nihongo ( 日本語 ).
Le kanji 日 désigne le soleil et 本 ici « l'origine ».
L'ensemble 日本 (nihon ou nippon) désigne
le Japon parce que, du point de vue japonais de l'époque,
la Chine était le centre du monde : le Japon se trouve à l'est
de la Chine et est donc du côté où arrive
le soleil (si on se place depuis leur « centre du monde »).
C'est de là que vient l'expression « pays du soleil
levant ». Le dernier kanji, go ( 語 ), désigne
une langue.
Bien qu'il s'agisse d'une langue isolée, le coréen
est la langue la plus proche du japonais (morphologie, syntaxe
surtout).
Systèmes graphiques
Consulter Écritures du japonais pour un article complet.
La langue japonaise utilise conjointement deux ensembles
de caractères distincts :
les kanji ( 漢字 , littéralement « caractères
des Han », ethnonyme des Chinois) écriture idéographique
d'origine chinoise ;
les kana ( 仮名 ), système syllabique
dérivé des kanji. Les kana se divisent eux-mêmes
en deux groupes : les hiragana ( 平仮名 )
et les katakana ( 片仮名 ) ;
Les katakana sont employés pour l'écriture
de mots d'origines étrangères (ex. : チーズ :
cheese, fromage en anglais), appelés gairaigo ( 外来語 ,
littéralement « mots venus de l'extérieur »)
au Japon, d'onomatopées, de mots qu'on veut mettre en
relief (comme pour l'italique dans l'alphabet latin), et de
temps en temps de noms d'animaux et de végétations
(surtout dans l'académisme et dans les restaurants),
etc. ;
Les hiragana ont été composés à partir
des kanji par « simplification » (ex. : 安 → あ ),
alors que les katakana sont eux une partie extraites d'un kanji
(ex. : 多 → タ ). Les mots d'origine « purement » japonaise
(non dérivés du chinois) s'écrivent en
hiragana (on qualifie ces mots de yamatokotoba 大和言葉 ,
littéralement « mots du Yamato »). Mais
la fonction première des hiragana est surtout d'écrire
les enclitiques et suffixes grammaticaux des prédicats
et parfois pour faciliter la lecture des kanji.
Il existe plusieurs méthodes de transcription du japonais
en lettres latines ou rōmaji ( ローマ字 ).
Le plus utilisé à l'étranger est la méthode
Hepburn dit modifié ou révisé (appelée
Hebon-shiki au Japon). Cependant, un certain nombre de Japonais
utilisent la méthode Kunrei ou kunrei-shiki qui diffère
légèrement de Hepburn (un certain nombre de Japonais,
notamment ceux qui ont poursuivi des études supérieures,
utilisent la méthode Hepburn).
Voici les syllabes en kana (hiragana et katakana) puis dans
le rōmaji Hepburn :
Locuteurs
Le japonais est parlé par les 127 millions d'habitants
du Japon. Dans certains pays ayant été colonisés
par le Japon lors de la période expansionniste tels
que Taiwan ou la Corée du Sud, il existe encore des
nipponophones. Cette population reste cependant très
réduite. Il existe aussi une petite communauté japonaise
au Brésil qui parle encore japonais. Par ailleurs, le
japonais est couramment enseigné comme langue étrangère
dans la plupart des pays d'Asie orientale et d'Océanie.
En effet, le japonais fait partie de la petite douzaine de
langues parlées par au-moins 100 millions d'habitants
dans le monde.
Grammaire, syntaxe et usages
La grammaire japonaise est très différente
de la grammaire française : tout comme le turc ou le
basque, c'est une langue agglutinante. Bien que l'origine de
la langue reste encore floue, certains linguistes classent
le japonais dans le groupe des langues altaïques avec
le mongol, le turc, le toungouze et le coréen (la langue
la plus proche du japonais, surtout dans sa syntaxe).
Le prédicat se place à la fin des énoncés
dans lesquels l'expansion n'est pas mise en vedette. Il n'y
a ni genre, ni nombre, les verbes ne se conjuguent pas selon
les personnes (je, tu, il…), et des particules invariables
indiquent la fonction du mot dans la phrase.
En outre, le japonais, à l'instar de certaines langues
asiatiques, se distingue aussi par son système de politesse
reflétant la hiérarchie (d'où les questions
d'âge, de situation maritale, de statut social et l'omniprésente
carte de visite) : on ne s'exprime pas de la même manière
suivant que l'on s'adresse à quelqu'un à qui
l'on doit montrer du respect ou non. On utilise alors d'autres
verbes et formes grammaticales. Ainsi, lorsque l'on dit « j'ai
reçu un cadeau », on utilisera des verbes différents,
selon qu'on l'a reçu d'un ami ou d'un professeur.
De plus, l'opposition de « l'humilité » (pour
soi-même ou son groupe) et du « respect » (pour
son interlocuteur) est omniprésente. Ainsi, tous les
mots désignant les membres de la famille (père,
mère…) sont en double : un pour parler des membres
de sa propre famille et un pour parler des autres.
On distingue trois niveaux de politesse : la forme simple
(familière), la forme polie simple ou teinei et la forme
polie avancée ou keigo ( 敬語 ) qui se décline
en sonkeigo ( 尊敬語 , « mots de respect »)
et kenjōgo ( 謙譲語 , « mots d'humilité »).
C'est dans ce dernier niveau que l'opposition humilité/respect
est exprimée.
On distingue également, même si cela diminue à notre époque,
une façon de parler spécifiquement féminine
(ou enfantine) et une autre spécifiquement masculine.
Les femmes ont en outre pour des raisons sociales un langage
plus soutenu que les garçons. Détail qui a son
importance lors de l'apprentissage du japonais oral car selon
le sexe du professeur on risque de passer pour un personnage
de manga ou alors pour une femme yakuza.
Politesse
La politesse japonaise, ou en japonais keigo ( 敬語 ),
dont une traduction approximative serait « langage poli »,
constitue quasiment une langue dans la langue, et est le reflet
direct de la structure et des interactions sociales.
L'utilisation de la politesse est un pré-requis dans
la majorité des situations sociales : contrairement à la
France où une utilisation trop poussée de la
politesse peut conduire à paraître obséquieux
ou hypocrite, au Japon une utilisation insuffisante de la politesse
conduit à paraître incorrect, voire insolent.
La systémique de la politesse japonaise peut apparaître
difficile au premier abord, mais ses concepts de base sont
relativement faciles à intégrer. Cependant, la
maîtrise de la politesse japonaise à un niveau
avancé, subtil et instinctif, notamment à l'écrit,
est, de l'aveu des Japonais eux-mêmes, particulièrement
ardue.
Pour reprendre la définition du japanologue Sadaki
Hagino, la politesse japonaise peut se définir comme « un
système organisé de mots visant à exprimer
la reconnaissance de différentes nuances de différence
de hauteur entre plusieurs personnes » ( 敬語は人間のなんらかの意味の上下関係の認識を表現する語彙の体系である ).
Alors que dans la majorité des langues occidentales
la « politesse » ne s'exprime que vis-à-vis
de son interlocuteur (choix du tutoiement ou du vouvoiement
en français par exemple), il existe une distinction
claire dans la politesse japonaise entre :
Wadai ( 話題 ), objet de la conversation, c'est-à-dire
la personne/le groupe social dont on parle
Dentatsu ( 伝達 ), [situation de] communication,
c'est-à-dire la personne/le groupe social à qui
l'on parle.
Par ailleurs, la politesse japonaise repose sur la distinction
fondamentale entre uchi ( 内 , « intérieur »,
c'est-à-dire les membres de son propre groupe social)
et soto ( 外 , « extérieur », c'est-à-dire
les membres d'un groupe social différent de son propre
groupe).
La politesse japonaise comporte concrètement trois
dimensions relativement indépendantes : sonkeigo ( 尊敬語 ),
langage de respect ; kenjōgo ( 謙譲語 ),
langage d'humilité ; teineigo ( 丁寧語 ),
langage de courtoisie. Chacune de ces trois dimensions possède
un certain nombre de nuances, notamment d'intensité (l'exemple
le plus connu étant la différence d'intensité entre
san ( さん ) et sama ( 様 ), mots de respect
généralement très approximativement traduits
en français par « M./Mme/Mlle » pour le
premier, « maître » pour le second). La fonction
de ces dimensions s'expliquent facilement au moyen des distinctions
exposées plus haut :
Le sonkeigo est utilisé pour marquer le respect dû par
le locuteur à la personne/au groupe social dont il parle.
Cette personne/son groupe social peut n'être autre que
l'interlocuteur/son groupe, mais peut tout aussi bien être
une personne/un groupe non présent.
Le kenjōgo est utilisé pour exprimer la relation
de hauteur entre deux entités (personnes ou groupes
sociaux) constituant le sujet de conversation. Contrairement à ce
que le nom pourrait faire croire, le kenjôgo n'est donc
pas uniquement utilisé pour parler avec humilité de
soi/de son groupe : ce n'est le cas que lorsque qu'il y a identité entre
la personne/le groupe social constituant la partie « inférieure » de
la relation de hauteur mentionnée dans le sujet de conversation
et le locuteur ou son groupe.
Le teineigo est utilisé pour exprimer de manière
directe de la courtoisie à son interlocuteur, et ce
quel que soit le sujet de la conversation. Notons la différence
subtile entre courtoisie et respect : là ou le respect
exprime une différence de hauteur entre deux entités,
la courtoisie exprime, elle, une absence de familiarité entre
ces deux entités. Alors que l'expression de respect
implique en général l'expression de courtoisie,
l'inverse n'est pas vrai : il est tout à fait possible
de parler courtoisement à quelqu'un sans lui exprimer
de respect (le cas typique est celui de deux collègues
d'une même entreprise de même niveau hiérarchique
et n'étant pas en termes familiers).
Ainsi, les moyens qu'offrent la politesse japonaise permettent
(et souvent la situation sociale impose) par exemple :
De parler familièrement à quelqu'un de quelqu'un
d'autre avec respect ;
De parler courtoisement à quelqu'un de quelqu'un sans
respect ;
D'exprimer de la courtoisie à son interlocuteur sans
lui exprimer de respect (voir plus haut) ;
D'exprimer du respect à son interlocuteur (ce qui
implique de lui exprimer de la courtoisie, et le plus souvent
d'exprimer de la modestie envers soi-même) ;
D'exprimer (au moyen du langage de respect et du langage
de modestie) à son interlocuteur la relation entre deux
personnes externes, ce qui peut se faire en parlant familièrement
ou courtoisement à son interlocuteur ;
Dialectes
Comme pour la plupart des langues, il existe de nombreux
dialectes du japonais qui se distinguent bien sûr par
le vocabulaire, mais aussi par l'accentuation et les particules
ajoutées en fin de phrases. « Dialecte » se
dit « ben » en japonais ( 弁 ), et pour désigner
un dialecte en particulier on accole le suffixe « ben » au
nom de la ville, de la préfecture ou de la région
où il est parlé.
Hokkaidō-ben
Tōhoku-ben
Tochigi-ben
Tōkyō-ben
Shizuoka-ben
Mikawa-ben
Nagoya-ben
Kansai-ben
Kyōto-ben
Ōsaka-ben
Okayama-ben
Hiroshima-ben
Hakata-ben
Kumamoto-ben
Nagasaki-ben
Ōita-ben
Miyazaki-ben
Kagoshima-ben
Okinawa-ben (Ryūkyū-go)
Exemples
Mot Traduction Transcription Prononciation standard
terre 土 tsuchi
ciel 天 ten
eau 水 mizu
feu 火 hi
vent 風 kaze
homme 男 otoko
femme 女 onna
manger 食べる taberu
boire 飲む nomu
grand 大きい ōkii
petit 小さい chiisai
nuit 夜 yoru
jour 日 hi
Contact
us for translation: Français
- japanese – français
- japanese – flamand - japanese - greek - japanese
- holland - japanese - italian - japanese - portuguese -
japanese - spanish - japanese - slovenian - japanese - turkish
- japanese - bulgarian - japanese - croatian - japanese -
polish - japanese - romanian - japanese - slovak - japanese
- serbian - japanese - czech - japanese - hungarian - japanese
- dutch - japanese - estonian - japanese - finnish - japanese
- icelandic - japanese - latvian - japanese - lithuanian
- japanese - norwegian - japanese - swedish - japanese -
armenian - japanese - azerbaijani - japanese - georgian -
japanese - moldavian - japanese - russian - japanese - ukrainian
- japanese - byelorussian - japanese – arabic - bengali
- japanese - chinese - japanese - hébreu - japanese - japanese
- japanese - mongolian - japanese - persian - japanese -
vietnamese - japanese – kasakh
|