Mongol
Le mongol (Монгол хэл,
mongγol kele) est une langue appartenant au groupe très
controversé des langues altaïques. Il est parlé en
Mongolie, pays dont il est la langue officielle sous le nom
de khalkha, mais aussi en Chine, et en Russie (Bouriates et
Kalmouks). Le nombre total de locuteurs est évalué à plus
de 6 millions.Caractères chinois
Le texte le plus ancien en mongol est l'Histoire secrète
(mongγol-un niγuca tobciyan), qui fut écrit
en utilisant les caractères chinois pour représenter
la prononciation du mongol. Voici un exemple de cet usage avec
la translittération du mongol classique en dessous :
成吉思 中合罕讷 忽扎兀尔
cinggis
qaγan-u ijaγur
Gengis Khan-Génitif origine
L'origine de Gengis Khan.
迭额舌列 腾格舌里额扯 扎牙阿秃 脱舌列克先 孛儿帖赤那 阿主兀
deger-e
tngri-ece jaya γ a-tu törü-gsen börte
cinua a-ju γ u
origine-datif ciel-ablatif instituer-nominalisateur
naître-passé Börte
Tchinoua être-passé
Börte Tchinoua naquit
par décret divin,
格尔该 亦讷 中豁埃 马舌兰勒 阿只埃
gergei
inu quγa maral a-jiγai
épouse 3sg génitif
Qugha Maral être-passé
Sa femme était Qugha
Maral.
Comme on peut le voir, cette transcription s'est faite dans
un dialecte chinois mandarin, où les consonnes finales
-p -t -k du chinois médiéval avaient déjà disparu,
puisque cette écriture est obligée de faire usage
de caractères en exposant tels que 克 (mandarin
kè) pour indiquer ces consonnes. Pour distinguer les
r des l, on rajoute le caractère « langue » en
exposant 舌 devant un caractère à initiale
l- en mandarin.
Alphabet Traditionnel
Wikipedia en Mongol TraditionnelL'écriture traditionnelle
mongole (dite uiguir) remonte au XIIIe siècle. Elle
est issue de l'écriture ouïgour. Elle n'est plus
utilisée aujourd'hui qu'en Chine. En Mongolie, elle
a été remplacée en 1941 par l'alphabet
cyrillique. Puis ,rétablie en 1991 par le gouvernement
, devenant la langue officielle de la Mongolie.
C'est un alphabet phonétique, avec des consonnes et
des voyelles, soit 35 lettres au total : 8 voyelles et 27 consonnes.
Les lettres de l'alphabet mongol ont trois formes, comme en
syriaque :
initiale ou isolée, quand la lettre est placée
de début de mot ou citée;
médiane, quand elle est dans un mot ;
finale, quand elle finit un mot.
Les voyelles et les consonnes forment des groupes de 2 lettres
(exemple sur l'image : Wi-Ki-Pe-Di-Ah). Certaines lettres ne
peuvent pas finir un mot (par exemple la voyelle A ou la consonne
P).
Alphabets modernes
Le mongol classique tel qu'il est représenté dans
l'écriture est quasiment l'ancêtre commun à tous
les dialectes, mais il lui manque certains traits tels que
le h- initial (dans des mots tels que arban « dix » ou
odu-n « étoile »), et il a simplifié déjà certains
groupes de consonnes tels que dans yisün « dix » ou
mösün « glace » venant respectivement
de *yersUn et *mölsUn en proto-mongol, conservés
dans des dialectes tels que le khamnigan.
L'apparentement du mongol avec les langues turques et toungouses
fait l'objet d'une controverse. Même si l'hypothèse
altaïque n'est pas certaine, le mongol n'en est pas pour
autant une langue complètement isolée. Grâce
aux travaux de Louis Ligeti, on sait que la langue des Xianbei 鲜卑 était
apparentée au mongol, mais le corpus de cette langue
se limite à des noms dans les textes chinois. La seule
langue para-mongolique attestée par des textes suivis
est le khitan 契丹, langue de la dynastie Liao,
mais du fait du manque de textes bilingues, le déchiffrement
de cette langue à écriture logographique avance
lentement.
Une autre langue mongoloïde est attestée dans
les emprunts mongols en toungouse. Par exemple, les numéraux
de 11 à 20 du djürchen ressemblent aux numéraux
du mongol sans leur être tout à fait semblable.
Dans les emprunts en mandchou, le h- initial du vieux mongol
correspond à f-, comme dans (h)oimasu-n « chaussette »,
en mandchou fomoci. Cela suggère que le h- initial provient
d'un *p- en proto-mongol.
Phonologie
Pour la prononciation, voir l'article principal.
Les voyelles seront décrites dans la partie sur le
marquage casuel. On ne trouve pas en mongol de groupe de consonnes
initiaux. Les consonnes du mongol classique sont :
système consonnantique du mongol classique occlusive
sourde sonore nasale fricative spirante latérale vibrante
labiales b m v (dans les emprunts)
dentales t d n s l r
palatales c j s (devant i) y
vélaire k g ng
uvulaire q γ
Tout comme dans les langues turques, les consonnes l-, r-
n'apparaissent pas au début des mots, mais à la
différence de celles-ci, le ng- n'apparaît qu'à l'intérieur
d'un mot et le n- peut apparaître au début de
mot. Les occlusives sourdes ne peuvent apparaître en
fin de mot.
Marquage casuel
Nous présentons ici la situation du mongol classique,
d'où sont issus les dialectes modernes. Le mongol est
une langue à harmonie vocalique. Il compte 7 voyelles
réparties en trois groupes :
a o u e ö ü i
Les groupes 1 et 2 ne peuvent pas apparaître dans un
même mot, mais i est une voyelle neutre qui peut apparaître
partout.
Les consonnes vélaires et uvulaires sont en distributions
complémentaires par rapport aux voyelles : k et g n'apparaissent
qu'avec les voyelles du deuxième groupe, tandis que
q et γ n'apparaissent qu'avec celles du premier groupe.
les cas du mongol cas maison main grand frère mère
arbre
nominatif ger γar aqa eke modu
génitif ger-ün γar-un aqa-yin eke-yin modu-n-u
accusatif ger-i γ ar-i aqa-yi eke-yi modu-n-i / modu-yi
datif ger-e /ger-tür γ ar-a / γ ar-tur aqa-dur
eke-dür modu-n-dur / modu-n-a
ablatif ger-ece γ ar-aca aqa-aca eke-ece modu-n-aca
instrumental ger-iyer γ ar-iyar aqa-bar eke-ber modu-n-iyar
/ modu-bar
comitatif ger-lüge γ ar-lu γ a aqa-lu γ a
eke-lüge modu-n-lu γ a
Les noms du type modu, modunu sont dit à n secrêt.
Les pronoms ont une formation très irrégulière,
notamment ceux de la première personne qui présentent
une alternance b ~ m ~ n à l'initiale :
Pronoms Cas je tu nous vous
Nominatif bi ci ba ta
Génitif minu cinu manu tanu
Accusatif namayi cimayi mani tani
Datif nadur cimadur mandur tandur
Ablatif nadaca cimaca manaca tanaca
Instrumental nadabar cimabar maniyar taniyar
Comitatif nadaluγa cimaluγa manluγa tanluγa
Toutefois, il convient de noter qu'un mot ayant b- comme
consonne initiale suivi d'une nasale n'existant pas en mongol
classique en dehors des emprunts, les formes minu et manu proviennent
sans aucun doute de *binu et *banu : il se produit une assimilation
régressive de nasalité.
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